Cela fait deux ans que je marche aux côtés de Marie, Vincent et Lino.
Tout a commencé avec la promesse d’une vie nouvelle : celle qui grandissait doucement dans le ventre de Marie. Depuis, je les ai suivis dans leurs grands comme leurs petits moments, tissant avec eux une histoire en images. Il y a un an, c’était la Laponie, la neige qui crisse sous les pas, Lino emmitouflé dans les bras de ses parents, et ce silence si profond qu’on aurait pu y entendre grandir l’amour.
Aujourd’hui, c’est dans les hauteurs de Nice que je les retrouve. Le décor a changé, mais pas l’essentiel. Ici, entre les montagnes et les sentiers escarpés, Marie travaille auprès d’un éleveur de chèvres. Elle participe aux traites du matin et du soir, les mains pleines de gestes simples, pendant que Lino fait de la draisienne dans l’herbe haute.
Leurs journées sentent le foin chaud, le lait tout juste tiré, la terre après la pluie. Vincent, lui, veille tendrement, comme une ancre discrète. Et moi, je saisis les éclats de rire, les silences complices, les regards qui en disent long. J’ai vu Lino éclabousser la lumière en se baignant, vu Marie rayonner de cette force tranquille que donne une vie choisie.
Ces instants-là ne crient rien, mais ils racontent tout.