Dans le silence d’une après midi dorée, Émilie s’égare au creux des branches, son corps lové contre l’écorce rugueuse d’un vieil arbre. Comme un chat sauvage, elle se perche, se suspend entre ciel et terre, effleurant le monde du bout des doigts. 

 

Dans ses mains repose un livre, Kafka sur le rivage, comme un miroir tendu à son âme vagabonde. Les pages bruissent sous le vent. Comme le jeune Kafka Tamura, Émilie marche entre le réel et l’imaginaire, tissant des ponts invisibles entre ce monde et celui qu’elle invente. 

 

Assise au pied de l’arbre, elle respire la fin du jour, l’odeur de l’herbe humide et la douceur du vent dans ses cheveux. Une pâquerette effleurée du bout des lèvres, un instant suspendu où le temps semble hésiter. Comme si elle pouvait, elle aussi, basculer entre les pages de son livre et s’envoler vers un monde où la mer parle et où les chats détiennent les secrets du ciel.

 

Puis, vers le rivage, là où les vagues bercent l’horizon et où la lumière danse sur l’eau. La robe glisse sur sa peau. Elle marche, seule mais libre, guidée par le soleil couchant.